Acides gras et Obésité

L’obésité représente un problème majeur de santé publique en France, comme dans la plupart des pays industrialisés. En effet, outre le développement excessif du tissu adipeux qui caractérise l’obésité, elle représente un facteur de risque prépondérant dans le développement de nombreuses pathologies (maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, stéatose hépatique …), augmentant ainsi le risque de morbidité et de mortalité dans les pays industrialisés.
Au-delà de la quantité de lipides ingérés et de la valeur calorique de la diète alimentaire, la nature des acides gras consommés représente un facteur prépondérant dans le développement ou la prévention de l’obésité.
Ainsi, les acides gras saturés sont considérés comme ayant un effet « obésogène » alors que les acides gras polyinsaturés (AGPI n-3), en particulier, l’acide éicosapentaénoique (EPA) et l’acide docosahexaénoique (DHA), pourraient aider à prévenir l’obésité. Peu d’études ont examiné les effets spécifiques de leur précurseur métabolique : l’acide alpha-linolénique (ALA).
Dans ce contexte, l’Equipe Nutrition, Métabolisme et Santé de l’ITERG a mené une étude sur modèle animal visant à définir le niveau d’apport optimal en ALA ainsi que le ratio optimal oméga 6 / oméga 3 à privilégier pour prévenir les conséquences métaboliques d’un régime hyperlipidique, inducteur d’obésité.

Les données acquises au cours de ce projet montrent que la substitution d’une part des AGS dans une diète hyperlipidique par l’ALA permet de limiter le développement de la masse adipeuse et de réguler la triglycéridémie plasmatique à des valeurs comparables à celles d’animaux soumis à une diète normolipidique équilibrée. Par ailleurs, les régimes riches en ALA aident à prévenir l’accumulation de lipides dans le foie, à l’origine des nombreux troubles métaboliques (inflammation, insulinorésitance,…) associés à l’obésité.

L’ensemble des résultats de ce projet suggère un effet préventif de l’ALA dans la mise en place de l’obésité, démontrant le bénéfice potentiel d’un rééquilibrage qualitatif des acides gras consommés, en faveur des oméga-3 d’origine végétale.

Contact : Carole Vaysse, responsable Unité Nutrition Santé et Biochimie des Lipides, ITERG.