Développement d’une méthode de dosage de l’acide phytique

Au milieu du XIXe siècle, des particules d’origine végétale riches en phosphore, calcium et magnésium ayant un rôle important dans la germination des plantes ont été découvertes.
De par leur présence unique dans le règne végétal, les scientifiques leurs ont donné le nom de phytin. Il s’agit d’une molécule dont la structure est composée d’un cycle carbohydrate avec six groupements phosphates liés à chaque atome de carbone. Les groupements phosphates lui permettent notamment de se complexer avec divers minéraux.

Dans les végétaux, les phytates servent de stockage de phosphore et d’autres minéraux pour la graine ; et sont hydrolysés lors de la germination. Ils peuvent former des complexes stables avec des protéines et sont complexés ou peuvent se complexer avec des minéraux (notamment fer, zinc, calcium, magnésium). De ce fait, en alimentation animale, ils sont considérés comme des facteurs anti-nutritionnels des tourteaux car ils diminuent la quantité de protéines digestibles apportées dans la ration, réduisent l’apport en minéraux et concourent à l’enrichissement en phosphore des excréments (problématique environnementale de certains élevages productifs).

Le dosage de l’acide phytique bien que largement documenté dans la littérature scientifique reste problématique sur les tourteaux et les graines oléagineuses. De fait peu de données sur les teneurs en acide phytique sont disponibles ou avec des écarts parfois très importants. Enfin l’acide phytique peut être présent sous différentes formes plus ou moins phosphorylées ce qui en fonction des méthodes d’analyse peut engendrer également des variations de teneurs non négligeables. Enfin, le degré de maturation des graines, le prétraitement de la graine, le mode d’obtention des tourteaux… peut impacter la quantité d’acide phytique présente dans les oléagineux.

Afin de mieux appréhender les effets des procédés technologiques sur la quantité d’acide phytique des tourteaux et donc de la biodisponibilité des protéines qui en résulte, ITERG a engagé en 2018 le développement d’une méthode d’analyse de l’acide phytique total sur tourteaux et sur graines oléagineuses.
Ce projet, soutenu par Terres Univia, a abouti 2019 au dépôt d’un dossier de demande d’accréditation auprès du CoFrAc (Comité Français d’Accréditation). La reconnaissance officielle obtenue en 2020 est le garant de la qualité et de la justesse de nos analyses d’acide phytique.

 

Contact : Loïc Leitner, Responsable Recherche Analytique, ITERG.