L’innovation dans les polymères biosourcés représente un enjeu important pour le développement de matériaux plus durables et plus respectueux de l’environnement. Ces polymères à base de ressources végétales sont utilisés dans une large gamme d’applications, notamment pour les peintures, les adhésifs ou les tensioactifs. ITERG innove à travers de nouveaux dérivés chimiques issus de la biomasse revendiquant des fonctionnalités à forte valeur ajoutée.
L’échantillothèque de bioproduits, et plus particulièrement la gamme d’estolides, mise en place depuis de nombreuses années poursuit son évolution suivant les tests de performances, les attentes sociétales et les changements réglementaires. Ces oligomères développés à façon permettent de moduler les spécifications, propriétés des polymères et ainsi adapter certaines propriétés physico-chimiques comme la viscosité, la fonctionnalité, la masse molaire, etc. Cette approche permet de répondre aux besoins spécifiques des industriels selon un cahier des charges précis et ainsi, s’adapter au mieux à leurs problématiques.

Les estolides de ricin qualifiés de « première génération » présentent des propriétés physico-chimiques très intéressantes, se rapprochant des polymères pétrosourcés de type polybutadiène, polyisopropène et polyisobutylène.
La fonctionnalisation de ces estolides type isocyanate, acrylate, silane (figure 1) permet d’élargir l’offre et ainsi d’atteindre de nouveaux secteurs applicatifs.
Actuellement, le marché le plus important en terme de volume de production est celui de la cosmétique (6 à 10 tonnes par an), c’est pourquoi les 6 molécules les plus prometteuses de la gamme PRIC ont été enregistrées auprès de l’INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients). En outre, ces oligomères ne sont pas soumis à la réglementation REACH, de par leur nature polymères, ce qui facilite leur mise sur le marché.
Les objectifs fixés consistent à augmenter nos volumes de production en ouvrant à d’autres marchés en dehors de la cosmétique. Les marchés des lubrifiants, des additifs de performance (hydrofuge, renfort aux chocs par exemple), des plastifiants sont visés.
Cette phase de croissance se concentre avant tout sur la gamme PRIC à base de ricin, qui est mature et dont les performances sont bien établies.
La transition vers une nouvelle gamme PEC (base huile de colza à haute teneur en érucique) se fait progressivement avec, pour l’heure, une phase R&D intense avant une montée en échelle de certains candidats prometteurs.
En parallèle, une famille d’estolides dotée d’une structure amphiphile fait l’objet d’une étude en formulation afin d’évaluer le potentiel applicatif en comparaison de tensioactifs commerciaux.
Contact : Guillaume CHOLLET, Responsable Département Industrialisation et Recherche & Développement