Apports en lipides de la population française au regard des recommandations

A l’occasion du lancement récent du PNNS-4 , un état des lieux sur le statut nutritionnel de la population française en termes de consommation en matières grasses s’avère utile pour les industriels et les professionnels de la santé.

Il existe en France des études qui rendent compte de la situation nutritionnelle de la population et de son évolution au cours du temps. C’est le cas notamment des études individuelles nationales des consommations alimentaires (INCA) mises en œuvre régulièrement par l’Anses[1] (INCA 1 (1998-1999), INCA 2 (2006-2007) et INCA 3 (2014-2015)).

 

Suite à l’accès en open data en 2015 des données de l’étude INCA 2 (données détaillées les plus récentes à ce jour), Terres Univia[2] et l’ITERG se sont appliqués à exploiter de façon précise les données de consommation relatives aux lipides, et plus particulièrement aux acides gras oméga-3, afin d’évaluer leur adéquation avec les apports nutritionnels conseillés.

Cette analyse effectuée pour les populations particulières des femmes enceintes et allaitantes[3], des enfants et adolescents[4], ainsi que des séniors[5] a montré :

  • un apport journalier moyen en lipides conforme aux recommandations,
  • un apport en acide alpha-linolénique (ALA, précurseur des acides gras oméga-3 présent dans les huiles de colza et de noix) inférieur de moitié aux recommandations,
  • un apport en acides gras oméga-3 longue chaîne (acides eicosapentaénoïque (EPA) et docosahexaénoïque (DHA) (acides gras oméga-3 d’origine marine)) deux à trois fois inférieur aux recommandations.

Les données plus récentes de l’étude INCA 3[6] (juillet 2017) confirment ce constat pour la population adulte.

Les huiles végétales contribuent majoritairement aux apports en ALA de la population française. Or, un net recul de leur consommation est observé ces dernières années : les huiles sont passées de la place de 2nd aliment contributeur en ALA (≈ 10 % de l’apport) dans l’étude INCA 2 à la place de 4ème aliment contributeur (≈ 7 % de l’apport) dans l’étude INCA 3.

Ces données attestent donc de la nécessité de promouvoir pour la population générale la consommation des huiles végétales sources d’ALA, telles que l’huile de colza ou l’huile de noix ; les nouvelles recommandations nationales du PNNS-4 vont dans ce sens.

[1] Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

[2] Interprofession des huiles et protéines végétales

[3] Tressou J et al. 2019. PLEFA 140:3-10

[4] Guesnet P et al. 2018. Eur J Nutr doi: 10.1007/s00394-018-1694-1

[5] Buaud B et al. 2018. J Aging Res Clin Pract 7:69-74

[6] https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2014SA0234Ra.pdf